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La situation actuelle


Le don d’organes en 2022 en quelques chiffres :

La pénurie de greffons

Depuis plus de 30 ans, l’écart entre le nombre de personnes en attente de greffe et le nombre de greffes réalisées ne cesse d’augmenter.

Le nombre de greffes réalisées chaque année est de l’ordre de 5000, un nombre dérisoire face au nombre grandissant de patients en attente d’une greffe, aujourd’hui estimé à 28 000. Chaque année, environ un millier de personnes décèdent, faute de greffons.

La cause première de cette situation est le taux de refus. D’environ 33%, il dépasse largement le taux de 15% estimé par les enquêtes. Bien que la loi précise que nous sommes tous donneurs à moins d’avoir exprimé notre refus de notre vivant, il est en réalité très difficile, dans un moment si douloureux et bouleversant, de répondre avec clarté et bienveillance sur l’éventuelle opposition du défunt. Ne pas en parler, c’est donc prendre le risque que vos proches ne prennent pas une décision conforme à vos valeurs.

De plus, le prélèvement d’organes n’est possible que dans des circonstances rares. Les donneurs sont des personnes décédées à l’hôpital après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou parfois après un arrêt cardiaque. Cela concerne moins de 1% des personnes qui décèdent à l’hôpital.

Graphique qui montre le nombre de patients en attente de greffes comparé au nombre de greffes réalisées, sur les dernières décennies, de 1990 à 2022. Pénurie de greffons.

Chiffres: ABM et INSERM

Une réponse difficile à une question difficile

La question du don d’organes se pose trop souvent au pire des moments : une famille ou des proches se voient arracher un être cher de façon brutale et inattendue. On leur demande alors de témoigner de son « éventuelle opposition, exprimée de son vivant ».

Or, la question du don d’organes est peu abordée en famille et trop souvent, la position du défunt n’est pas connue.

Face à l’incertitude, à l’injustice et à la douleur qui l’accompagne, il faut entendre et comprendre l’annonce de la mort, puis accepter de penser « aux autres », à ceux qu’on ne connaîtra jamais, et qui resteront des ombres suspendues à la vie, en attente d’une greffe salvatrice. La tentation est grande de balayer d’un revers de main cette difficulté supplémentaire.

Trop souvent, les familles choisissent de s’opposer au don d’organes. Ainsi, environ un tiers des prélèvements n’ont pas lieu.

Lorsque le sujet a été discuté au préalable, aussi douloureuses que soient les conditions de cette mort, les choses sont simples, et l’on a à cœur de respecter la volonté exprimée.

Parce que la loi nous permet de nous déterminer librement, chacun doit se poser la question du don d’organes et réfléchir à ce sujet. Lorsque notre décision est prise, il est important den faire part à nos proches pour qu’ils puissent en témoigner. De cette façon, notre volonté sera respectée.